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philippelenoir-popculture.com

Journaliste professionnel, je propose ici de partager avec vous mes coups de coeur, mes avis et ma passion pour la culture populaire sous toutes ses formes.

1917 de Sam Mendes loué pour la virtuosité de son film de guerre. Notre sélection de plans-séquences les plus spectaculaires du cinéma, d'Orson Welles à Alfonso Cuaron, de Paul Thomas Anderson à Martin Scorsese.

1917 de Sam Mendes loué pour la virtuosité de son film de guerre. Notre sélection de plans-séquences les plus spectaculaires du cinéma, d'Orson Welles à Alfonso Cuaron, de Paul Thomas Anderson à Martin Scorsese.

Le plan-séquence est-il le sommet de l'art cinématographique comme semblent l'indiquer les critiques de 1917, le film de guerre par Sam Mendes favoris des prochains Oscars à Hollywood. Les avis sont partagés sur cette option de mise en scène spectaculaire. Pour certains, il renforce le réalisme d'une intrigue en plongeant le spectateur dans l'action en cours. Pour d'autres, il se cantonne à de l’esbroufe, d'autant que la prouesse technique assez périlleuse au temps de la pellicule argentique, est facilitée par la technologie numérique. Les deux argument peuvent s'entendre, mais une chose est sûre, c'est qu'il fait parler. Alfred Hitchcock qui l'utilisa pour La Corde, ne cacha pas qu'il en avait fait l'argument marketing du film. Mais ce n'est pas faire injure à notre cinéaste préféré de penser que La Corde est loin d'être son meilleur opus. Le maître lui-même le concède volontiers dans ces fameux entretiens avec François Truffaut en qualifiant son film de truc. A contrario, le plan séquence qui ouvre La Soif du Mal d'Orson Welles n'enlève en rien le fait que le film est un chef d’œuvre. Pour notre part, on préfère les longs travellings dépouillés de Stanley Kubrick dans Shining qui renforcent le mystère ou de Gus Van Sant dans Elephant qui expliquent la tragédie en gestation. Mais le plan-séquence s'impose bien comme une référence contemporaine quand le mouvement de caméra s'accompagne à l'image d'une direction d'acteurs au cordeau, voire de mouvements de foule dans un enchaînement de décors. Un pur plaisir de cinéma, car un spectacle total. En voici quelques-uns qui méritent vraiment d''être vus.

http://philippelenoir-popculture.com/2020/01/golden-globes-2020-joaquin-phoenix-et-renee-zellweger-au-sommet-netflix-et-disney-humilies.html

La Soif du Mal Orson Welles 1958

C'est le dernier grand film d'Orson Welles qui tourna,quoi qu'il en dise, ses chef d’œuvres dans le système hollywoodien.Au delà d'une intrigue fascinante et d'une distribution époustouflante, La Soif du Mal s'est forgé une réputation avec son plan-séquence d'ouverture filmé à la grue qui met en scène le couple vedette formé par Charlton Heston et Janet Leigh, qui marche dans une ville frontière. Sur le même trajet, une voiture dont le spectateur sait qu'elle contient une bombe. Explosif !

Blow Out Brian de Palma 1981

Le plan-séquence est une évidence pour un maniériste virtuose comme Brian de Palma. Son plus spectaculaire c'est celui qui ouvre Snake Eyes où l'on suit Nicolas Cage dans un hôtel-casino de Las Vegas où se déroule un combat de boxe. Al Pacino, dans Scarface et dans L'Impasse, meurt aussi dans de beaux plans-séquences. Mais on lui préfère le panoramique circulaire de Blow Out au cours duquel John Travolta s'affaire dans son studio d'enregistrement. Pas très spectaculaire, mais plutôt original.

Les Affranchis Martin Scorsese 1990

Sans doute le meilleur film de gangsters de Martin Scorsese marqué par ce merveilleux plan-séquence au cours duquel Ray Liotta entraîne sa fiancée dans les coulisses d'un restaurant fréquenté par les maffieux. Un long travelling à la Steadycam joyeux, chaleureux et dynamique qui donne du sens au film. Du voiturier jusqu'au dressage de la table au premier rang, le spectateur saisit à quel point c'est cool en apparence de faire partie de la grande famille de la maffia italo-américaine de New York.

Boogie Nights Paul Thomas Anderson 1998

Ce film qui raconte l'itinéraire d'un jeune homme gâté par la nature qui va faire carrière dans l'industrie pornographique des années 70 en Californie, s'ouvre sur un long plan-séquence dans une discothèque. On avoue avoir toujours été sceptique sur le génie supposé de Paul Thomas Anderson. S'il possède un sens visuel très poussé, il a aussi une certaine tendance à se regarder filmer. Là, entre Orson Welles et Martin Scorsese, son plan-séquence référencé est à tout point de vue virtuose pour se clôturer sur un serveur, Mark Wahlberg, futur star du X vintage

L'honneur du dragon Prachya Pinkaew 2005

On aurait pu choisir A Toute Épreuve, l'un des premiers polars du cinéaste chinois John Woo avec un fameux gunfight dans un hôpital. Mais en matière de cinéma d'action asiatique, ce plan-séquence de L'Honneur du Dragon, un film thaïlandais avec la star des arts martiaux Tony Jaa, est assez époustouflant. Comme dans un jeu vidéo, le héros monte les étages d'un hôtel de luxe où il se bât à mains nus contre des gangsters qui semblent surgir de nulle part. Du pur cinéma bis jouissif à mort.

Les fils de l'homme Alfonso Cuaron 2006

L'un des meilleurs films d'anticipation des années 2000 par le prodige mexicain qui reconstitue Londres en proie à une guerre civile où l'humanité n'est plus en capacité de se reproduire. Le réalisateur multiplie les plans-séquences qui saisissent l'atmosphère de chaos anarchique qui règne pour capturer la seule femme féconde du pays. Le chef d’œuvre d'Alfonso Cuaron, tant sur le fond que sur le style.

Reviens moi Joe Wright 2007

L'un des plans-séquences les plus spectaculaires que l'on connaisse au sein d'un film romantique qui ménage plutôt ses effets. La scène est du coup assez gratuite, n'apporte pas grand chose à l'intrigue, mais il faut admettre qu'elle en jette. Il s'agit d'une reconstitution en 1940 de la bataille de Dunkerque au cours de laquelle les troupes britanniques acculées par les Allemands sur la plage, s'apprêtent à battre en retraite. De l'intime au collectif, la caméra témoigne de l'atrocité de la guerre avec lyrisme et empathie.

Spectre Sam Mendes 2015

Tiens tiens, Sam Mendes n'en est pas à son coup d'essai en matière de plan séquence. Dans le dernier James Bond en date, un cru moyen en comparaison du précédent, l'énorme Skyfall, le réalisateur se fait plaisir en offrant à 007 une séquence d'ouverture enfin digne de son rang. Car, on le souligne assez rarement, mais la série a rarement brillé par sa mise en scène avant Daniel Craig. Celle-ci a de la gueule tout du moins dans sa première partie. Juste fun !

 

Atomic Blonde David Leitch 2017

Ce film d'espionnage produit pour mettre en valeur Charlize Theron, est assez médiocre en plus d'être assez laid. Mais les scènes d'action d'une rare violence sont assez bluffantes, notamment celle où l'espionne vedette se bât contre des tueurs dans un escalier. On se dit qu'il y a un truc quelque part, tellement les combats semblent réelles, le tout tourné dans un plan-séquence sec et raide comme un coup de trique.

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